Les dispositifs anti-intrusion dans le self-stockage

Pourquoi placer vos biens dans un garde-meuble sécurisé ou dans un centre de self-stockage ? Evidemment, c’est pour libérer de la place chez vous, ne pas être encombré avec des affaires qui ne sont pas de première nécessité. Acquérir de l’espace et du volume de stockage est par essence l’objectif premier d’un locataire. Qu’en est-il du niveau de la sécurité ? 

La réalité de votre contrat de location : vous cherchez avant tout du volume de stockage.

Il faut d’abord rappeler une réalité qui est souvent précisée dans le contrat de bail entre le site de self-stockage et le locataire du box : le locataire est réputé louer un box d’abord pour son volume, et non pour placer ses biens sous gardiennage et sous surveillance de quelque nature. Le contrat de bail n’est donc pas un contrat de dépôt, l’enseigne de stockage s’engage à fournir du volume de stockage, pas à conserver, protéger et restituer les affaires d’autrui telles qu’elles étaient lors de leur mise en box. Par conséquent c’est au locataire du box de tout mettre en œuvre pour protéger lui même ses biens en adoptant des comportements simples et évidents : bien refermer le box après utilisation, ne pas faire copier la clé du box et la laisser traîner, ne pas entreposer des choses dangereuses ou salissantes, surveiller les enfants et personnes sous sa responsabilité. Ce n’est pas parce qu’il y a des caméras de sécurité et des alarmes que vous devez relâcher votre attention une fois sur le site.

Ce point précisé voici maintenant une liste de dispositifs de sécurité protégeant les accès aux box.

Les dispositifs sécuritaires dans un centre de stockage, quels enjeux ?

C’est une question simple en apparence mais qui mérite d’être soulevée. Un centre de stockage ne pourra jamais garantir une sécurité zéro intrusion et zéro vol. Cela est impossible. Une personne déterminée peut toujours s’introduire illégalement sur un site de self-stockage. Le cumul de caméras, portail, alarmes, lumières à déclenchement automatique ne sert qu’à une chose, retarder le plus possible les infractions des box. En effet, par la mise en place d’obstacles informatiques et de vidéo-surveillance, l’intrus prend le risque inconsidéré de se faire détecter pendant sa tentative d’infraction, surtout s’il apporte avec lui du matériel, certes efficace pour forcer les serrures et attaquer l’acier d’une porte, mais bruyant et dégageant des étincelles pendant son utilisation. Un portail industriel peut être défoncé par une voiture bélier ou un véhicule plus lourd, mais qui prendrait le risque de pénétrer ainsi avec fracas sans savoir précisément où sont les objets de valeur?

Horaires d’ouvertures et contrôle des entrées sorties

La première “barrière” n’est pas matérielle mais plutôt temporelle. Sur un site de stockage un locataire ne pourra se rendre dans son box qu’ à certaines heures. Il y a toujours un accueil en pleine journée pour recevoir le public et répondre aux questions des utilisateurs. Les horaires d’accueil varient d’une marque à une autre, ils vont aussi dépendre de la fréquentation du site. En général l’accueil sera ouvert à partir de 8 h ou 9h du matin, et fermera aux alentours de 19 heures maximum.

Au delà de ces heures un locataire de box pourra pénétrer sur le site de stockage mais une limite est imposée : au delà de 22 heures ou 23 heures, il ne sera plus permis de franchir le portail avec sa voiture ou pousser la porte d’entrée, ce jusqu’à 6 heures du matin. A quelques exceptions près il est impossible de pénétrer de nuit hors de ces horaires, et cela vaut d’ailleurs pour l’ensemble des sites ouverts au public comme les salles de sport par exemple. Limiter les accès de nuit est donc la première mesure pour contrer les intrusions étrangères et les tentatives de cambriolage. Cependant, certaines formules de location de box proposent des accès 24h/24H, mais cela se traduit par un coût supérieur.

Il existe des logiciels qui tracent les horaires d’entrées-sorties des employés sur les sites industriels. Cela vaut aussi pour le self-stockage, les grandes enseignes s’en servent pour identifier les passages des clients. Chaque locataire dispose en effet d’un badge ou d’un code d'accès qui laisse du “data” dans le système informatique : nom et prénom, heures d’activation du portail/porte, etc...

Portail industriel

Physiquement, c’est le premier obstacle avec les clôtures. Les portails industriels sont accompagnés de digicode intégrant les autorisations d'accès de chaque client. Ce traitement des accès passe soit par Bluetooth, soit par le Web.

Les portails industriels ne sont pas tous de la même taille car ils doivent répondre aux exigences du site en termes de situation de terrain et de fréquentation. La longueur du portail et la puissance de son moteur sont souvent proportionnels au nombre de passages prévus quotidiennement. Sur un site de stockage standard avec un grand terrain, il mesure 5 ou 6 mètres pour pouvoir laisser passer deux véhicules en même temps, et bien sûr des camionnettes et autres véhicules de déménagement. 

La motorisation sur ce type de produit doit être très solide pour limiter les pannes qui sont si fréquentes sur les portails plus simples fermant les résidences. La plupart des portails sont coulissants sur rail, et ajourés (ils n’ont pas une façade totalement fermée, seulement des barreaux) pour ne pas offrir de résistance au vent, ce qui pourrait provoquer des pannes au bout de plusieurs années.

Pour un minimum de protection, la hauteur du portail (et des clôtures qui vont avec) doit au moins correspondre à la taille moyenne d’un homme, soit 1m75. C’est déjà un moyen de dissuader les intrus qui doivent donc, s’ils en ont l’idée absurde, apporter une échelle ou un escabeau pour sauter par dessus.

Les portails sont en acier traité contre la corrosion pour supporter les assauts de la pluie, comme pour l’acier des containers maritimes. Un digicode et un gyrophare y sont souvent intégrés.

Caméras de vidéo-surveillance

Pour un site proposant à la location des box dans un bâtiment, les caméras sont placées dans les angles de couloirs et à l’entrée de l’accueil, avec une prise de vue sur le parking et le portail industriel. Pour un site avec des containers maritimes, les caméras se trouvent en hauteur sur des mâts.

En fonction du terrain à couvrir le locataire rencontrera plusieurs types de caméra avec des focales différentes, pour soit prendre des prises de vue profondes mais étroites, ou l’inverse avec des angles de vue larges mais moins efficaces pour filmer en détails des sujets distants. La combinaison des deux systèmes permet d’enregistrer une grande variété de situation et d'acquérir des preuves solides en cas de procédures judiciaires.

Alarmes

Le dispositif des alarmes diffère d’un site à un autre, d’une enseigne à une autre. Chez les leaders du marché, on rencontre souvent des alarmes individuelles pour chaque box, en plus d’une alarme commune pour certaines parties du site. Par contre il n’est pas dit qu’un container maritime dédié au self-stockage soit protégé individuellement. Avant de louer un container maritime demandez aux gérants si il est sous alarme car les containers n’ont pas toujours accès à l'électricité.

Les alarmes sont souvent rattachées à une compagnie de gardiennage qui prendra en charge l’incident et appellera la police.

Eclairage volumétriques et détecteur de présence

Pour faire des économies et ne pas gaspiller de l’énergie, les sites de self-stockage ne laissent pas de lumières allumées pendant la nuit, sauf en ce qui concerne les blocs autonomes d’éclairage de sécurité (les panneaux sorties par exemple). Mais cela ne veut pas dire que l’éclairage est inexistant, bien au contraire.

Non loin des caméras, des détecteurs à infrarouge déclencheront les spots d’éclairage lorsqu’une source de chaleur passera à proximité ou lorsqu’un mouvement sera détecté. Ce type de système d’éclairage sert deux objectifs, le premier étant de réguler le déclenchement de la lumière en fonction de l’activité environnante, le deuxième étant de dissuader les intrus de franchir un espace sous le couvert de l’obscurité. Dans les deux cas l’éclairage cessera si aucune activité n’est plus détectée.

Les portes de box sont souvent protégées par des détecteurs d’intrusion. Si la porte du box est forcée, l’alarme se déclenche.

Cadenas

Une question se doit ici d’être résolue . Les stockeurs fournissent-ils des cadenas aux clients ? La règle générale veut que non mais il y a des exceptions. 

Vous devez acheter vous- même le cadenas, et sa clé. Ce sera souvent le cas dans les enseignes avec des box dans un bâtiment.  L’accueil vous en proposera à la vente, certains avec un digicode ou à disque. Evitez les cadenas les plus simples, ceux qui servent à fermer un casier de sport par exemple. S'il y en a en acier, privilégiez ces derniers, ils sont difficiles à casser. Le fait d’acheter un cadenas n’est pas pénalisable, ils ne sont pas chers et vous donnent une sécurité supplémentaire car vous êtes le seul à en détenir la clé, le gérant ne possède pas de double, personne d’autre que vous ne peut ouvrir votre box. Par contre si vous la perdez, vous devrez payer l’intervention du serrurier.

Si l’enseigne donne elle- même les systèmes de fermeture, voici une idée de ce que vous pouvez voir : 

-Les fermetures avec barillet intégré à la porte. Ce sont des fermetures difficiles à détruire et presque impossibles à percer sans du matériel bruyant. les barillets sont durables dans le temps, c’est un système de verrouillage qui existe depuis plus de 30 ans. Vous pouvez en outre y placer votre propre cadenas pour un gain de sécurité supplémentaire.

-Les systèmes de verrouillage pour container maritime. Souvent le gérant vous fournira un gros cadenas en acier qui sera de plus protégé par le cache cadenas du container une fois ses portes fermées. Pour s’attaquer au cadenas, un cambrioleur devra d'abord percer l’acier du container, ce qui est encore une fois une opération longue et bruyante. Si vous êtes locataires d’un container de stockage, vous pouvez acquérir une barre antivol qui bloque les barres de fermeture des portes.

-Les serrures électroniques. Peu fréquentes en France dans l’industrie du self-stockage mais elles se développent aux États-Unis. Vous allez probablement en voir de plus en plus si le self-stockage s’oriente vers l’automatisation : ce sera un serveur qui gérera  la signature des contrats de location et la fourniture des code d'accès, sans intervention humaine.

Gardiennage

L’intervention d’un gardien n’est pas chose certaine sur un site de self-stockage. Les grands acteurs du marché sont souvent en relation contractuelle avec des entreprises de sécurité qui traitent les déclenchements d’alarme. Mais sur des sites de stockage plus petits, le gardiennage peut se résumer à la présence d’une personne sur place pendant la nuit et/ou le week-end. Faire appel à une société de gardiennage représente un coût, tous les stockeurs ne peuvent se permettre de financer cet ensemble de services.

Assurance, risques technologiques, risques climatiques, le fait d’autrui

Aucun site de stockage ne peut totalement protéger de l’intégralité des risques, y compris des cambriolages et de l’action des autres locataires.

 Y a t’il vraiment des installations qui puissent protéger des inondations, des tempêtes exceptionnelles, ou même des tornades ? Il existe quelques moyens pour limiter les dégâts avec des portes coupe-feu, des plots en béton pour surélever des containers de stockage, et un aménagement du terrain suffisant pour absorber le trop plein d’eau. Mais à moins de placer le site de stockage dans une région épargnée par les risques climatiques, il est difficile d’offrir une protection totale, surtout quand le public est conscient du changement climatique (y compris dans l’hémisphère nord).

Pour cette raison les sites de stockage exigent que chaque locataire ait souscrit une police d’assurance. 

En ce qui concerne l’assurance, le self-stockage propose souvent deux autres solutions. D’abord il arrive que des enseignes couvrent avec leur propre assurance une certaine valeur de biens détenus par le locataire dans son box. Le preneur du box s’engage d’ailleurs par le contrat à ne pas excéder cette valeur, souvent dans un document annexe, “la déclaration de valeur”. Ensuite, il est possible que l’enseigne propose à ses locataires une extension d’assurance moyennant un coût supplémentaire.