L’essor du stockage à la demande …

C’est dimanche soir Julie et son ami réfléchissent à repeindre leur salon. Problème, que faire des meubles pendant les travaux ? Les transférer dans une autre pièce ? C’est compliqué, la surface de leur appartement à Paris est comptée et la cave est déjà bien occupée elle aussi, sans parler des efforts pour déménager notamment ce canapé très confortable mais décidément trop lourd à déplacer. Pour résoudre ce problème, une start-up a développé une solution permettant d’estimer au moyen d’une application le volume des meubles que vous souhaitez stocker momentanément. L’application est vraiment intuitive. Avec son smartphone on prend une photo du fameux canapé pour estimer le volume de stockage nécessaire. On appuie sur un bouton pour programmer l’enlèvement et estimer le coût de la prestation complète (enlèvement, stockage et restitution). Ensuite, la société de stockage à la demande s’occupe de tout. Une équipe se déplace le jour convenu. C’est terminé, place aux travaux. Une fois le chantier achevé, vous pouvez déclencher la restitution de vos meubles.

Aux états-unis, le stockage à la demande se développe

La séquence présentée plus haut n’est pas de la science fiction. Makespace, Clutter, Cubiq sont autant de sociétés spécialisées dans le stockage à la demande. Ces start-ups se développent rapidement à grands renforts d’investissements (dernière levée de fonds de 55 Millions de dollars pour la série E de Makespace selon crunchbase, Clutter a quant à elle reçu 250 millions de dollars en 2019 pour son développement selon techcrunch). Le marché américain est le premier à être adressé. Mais comme nous l’avons vu dans un article précédent, les états-unis sont souvent un marché d’incubation avant un développement international. L’approche de ces nouveaux entrants modifie significativement l’empreinte industrielle des entreprises de stockage. D’un modèle de localisation des espaces de stockage au plus près des consommateurs on passe à un modèle où les centres de stockage peuvent être éloignés des aires urbaines. Les flux de biens entre les clients et les sites de stockage étant assurés par des flottes de véhicules. Par ailleurs, les sites ne sont plus organisés en box mais retiennent l’organisation d’un entrepôt logistique conventionnel équipé de racks et d’emplacements numérotés. L’activité de stockage à la demande 2.0 intègre donc en les réinventant les deux métiers traditionnels : déménagement et garde-meubles. En France, on voit apparaître désormais des initiatives proche du stockage à la demande : le garde-meuble mobile.

A court terme, les centres de stockage s’éloigneront des centres villes

Devant la pression foncière pesant sur les centres urbains, certaines sociétés de stockage s’adaptent en proposant des espaces de rangement plus compacts. D’autres entreprises choisissent de s’éloigner des centres villes pour proposer des tarifs plus attractifs. Parfois, ce sont les municipalités elles-mêmes qui décident de restreindre les projets d’installations au profit de la construction de logements. Les entreprises choisissant de s’éloigner ont également intégré le fait que les clients de box de stockage proviennent désormais majoritairement de recherches réalisées en ligne (selon FEDESSA 2021). L’augmentation de la présence digitale permet ainsi d’accompagner un repositionnement géographique tout en suivant l’évolution du comportement des utilisateurs.

A plus long terme, les véhicules autonomes libéreront des espaces de stockage

Annoncée depuis longtemps et toujours reportée, la commercialisation de véhicules autonomes devrait réduire le nombre de possesseurs de voitures permettant la conversion de parking, garages et autres box en zones de stockages individuels. Un article récent de Forbes parle d’un horizon de 10 à 20 ans pour que cette mutation s’observe. Le terme peut paraître éloigné mais il est suffisant proche pour être pris en compte dans un projet d’investissement. En effet, l’amortissement d’un centre de stockage se réalise sur un horizon de 10 à 15 ans généralement. C’est donc une question que les opérateurs du secteur doivent intégrer dans l’équation économique. La dernière sortie d’Elon Musk, coutumier des effets d’annonces, évoque la disponibilité d’un véhicule complètement autonome (dit de niveau 5) avant la fin de l’année 2020. Compte tenu notamment des obstacles juridiques à lever, les experts du secteur sont sceptiques mais le dirigeant de Tesla et SpaceX dispose de suffisamment de succès à son actif pour entretenir le suspens.

Quel avenir pour le stockage individuel en France à l’horizon 2030 ?

Nous vous proposons de lire cet article qui propose un exercice de prospective pour l’industrie du stockage en 2030.

L’application de la société Makespace permet d’estimer le volume de vos meubles avant d’en demander l’enlèvement à votre domicile

L’application de la société Makespace permet d’estimer le volume de vos meubles avant d’en demander l’enlèvement à votre domicile

 
Les entrepôts des sociétés de stockage à la demande sont configurés comme des entrepôts logistiques traditionnels munis de racks et d’emplacements

Les entrepôts des sociétés de stockage à la demande sont configurés comme des entrepôts logistiques traditionnels munis de racks et d’emplacements